Bibracte : De la Bavière à la Catalogne

“L’Odyssée gauloise”, nouvelle exposition temporaire de Bibracte, a donné lieu, hier, à la signature d’une convention européenne.

À l’image de son exposition temporaire qui vient d’être inaugurée ( lire ci-dessous ), Bibracte rayonne dans toute l’Europe. « Bibracte ne se comprend qu’à l’échelle internationale », précise d’ailleurs Wanda Diebolt, présidente de Bibracte. Les Éduens étaient en effet une civilisation clé de l’Âge de fer, et leur patrimoine se retrouve en divers sites archéologiques.

Il y a deux ans et demi déjà, Bibracte avait formalisé des relations avec le Kelten Römer museum de Manching, en Bavière, et avec le Laténium, parc et musée archéologique de Neuchâtel, en Suisse. Aujourd’hui, ces accords de coopération s’élargissent au site archéologique de Lattara, près de Montpellier, et Ullastret, le musée d’archéologie de Catalogne, près de Gérone.

« Ce partenariat est le partage d’une même vision de l’archéologie et de la médiation archéologique. Notre alliance européenne est naturelle », explique Marc-Antoine Kaeser, directeur du Laténium.

Concrètement, cette alliance permet aux musées et sites archéologiques de pallier des ressources financières en baisse et de mutualiser des moyens pour mettre en œuvre des expositions communes aux cinq sites. L’exposition temporaire de cette saison, à Bibracte en ce moment, était par exemple à Lattara l’an dernier.

Les Gaulois du Midi rejoignent ceux du Centre

Et l’année prochaine, ou les autres années, Bibracte pourrait recevoir une exposition préparée par le nouveau partenaire, Ullastret, sur les Ibères à l’époque de l’Âge de fer. « Nous avons la même ambition scientifique, culturelle et sociétale. Ce sont des sites patrimoniaux adossés à des centres de recherches très actifs, avec une forte volonté de s’intégrer économiquement au territoire. Nous concevrons des expositions qui circuleront en Europe », ajoute Wanda Diebolt.

Pour Lionel Pernet, directeur de Lattara, dans l’Hérault, intégrer ce réseau « ouvre de nouvelles perspectives, car nous ne sommes pas à la dimension de Bibracte. Ce sont les Gaulois du Midi qui rejoignent les Gaulois du centre de la France ». La raréfaction des ressources pour la culture et le patrimoine n’est pas seulement une réalité en France. Elle l’est à l’étranger. Xavier Llovera Massana, directeur du musée catalan Ullastret, en témoignait de sa préoccupation lors de la signature de cette convention de partenariat, hier, au sommet de Saint-Léger-sous-Beuvray : « La Catalogne a changé sa façon de gérer le patrimoine, on est désormais dans un système d’agences avec 42 autres musées ».

La gestion du patrimoine et sa restitution à la population sont désormais une préoccupation européenne.

Wanda Diebolt “Nous avons la même ambition scientifique, culturelle et sociétale.”