Catusagios Admin
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| Sujet: Tumulte gaulois à Clermont-Ferrand Lun 23 Juin 2014 - 5:46 | |
| Tumulte gaulois à Clermont-Ferrand Ecouter l'émission : http://www.francemusique.fr/player/resource/32025-36147Le musée Bargoin et le musée d'art Roger-Quilliot de la Ville de Clermont-Ferrand proposent une exposition d'envergure qui ouvre une réflexion contemporaine sur un sujet que l'on pourrait croire connu et répété. "Tumulte gaulois" met en exergue les décalages entre iconographie et réalité historique. Par un regard croisé, à l'aide de près de 294 pièces exposées, le visiteur est invité à appréhender la réalité de la vie du Gaulois par les objets archéologiques d'un côté et l'imaginaire artistique de l'autre. Entre le village d’Astérix, avec ses amateurs de sangliers, ses tailleurs de menhirs, son druide coupant du gui, et la réalité révélée par les fouilles, il y a un abîme. On a retrouvé, par exemple, en Auvergne des sites montant que les Arvernes loin d’être des chasseurs-cueilleurs possédaient dès le IIIe siècle avant notre ère de grandes fermes aristocratiques. Les fouilles sur l’oppidum de Corent ou de Gondole ont exhumé les traces de sanctuaires bâtis en dur, et des pratiques funéraires bien éloignées du vieux fantasme de sacrifices humains pratiqués sur des dolmens. D’ailleurs, toutes ces pierres dressées datent plutôt du néolithique même si certaines ont été réemployées par les Arvernes pour marquer leur territoire. Pourtant, dans notre imaginaire, elles sont devenues l’emblème de ce peuple barbare un peu frustre. Cette mauvaise réputation des Gaulois nous vient des Romains qui les ont vaincus à Alésia. Ils les représentent d’ailleurs en sculpture comme des captifs, échevelés et à demi-nus. Au Moyen-Age, on oublie un peu ces ancêtres d’origine celtique. Puis les Gaulois reviennent brusquement sur le devant de la scène en 1765, avec la publication des poèmes d’Ossian, un barde ayant soi-disant vécu au IIIe siècle.
On le voit, dans les expositions des musées de Clermont Ferrand, il y a une véritable celtomanie qui se répand comme une trainée de poudre, en France, au XIXe siècle. Chateaubriand dans Les Martyrs, invente la figure de Vélléda, une druidesse. Des peintres comme Chassériau, un sculpteur comme Bartholdi se passionnent pour Vercingétorix. Le tableau de Lionel Royer le montrant, bravache, jettant ses armes aux pieds de César, nous a tous épatés, enfant dans nos manuels scolaires et va inspirer plus tard Goscinny… Par Sabine Gignoux du Journal La Croix Source : http://www.francemusique.fr/emission/balade-dans-l-art/2013-2014/tumulte-gaulois-clermont-ferrand-06-21-2014-08-10 | |
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