http://www.lunion.com/546252/article/2015-09-11/une-sepulture-gauloise-de-2300-ans-mise-au-jour-a-gizaucourtUn promeneur a fait une drôle de découverte début septembre. En se promenant avec son chien, il a aperçu des ossements dans la craie.
Les vases découverts près des ossements sont typiques de l’époque gauloise.
Une partie de l’histoire locale a refait surface, il y a peu de temps du côté de Gizaucourt. En se promenant dans les champs autour de la commune, un homme aperçoit des os. Interpellé par cette découverte pour le moins surprenante, il contacte la gendarmerie qui se rend sur place. Une procédure habituelle dès lors que des restes sont découverts. Il en avait été de même lorsque les squelettes de cinq soldats allemands datant de la Première Guerre mondiale avaient été mis au jour près du site de La Main de Massiges en août 2014.
« Des gendarmes ont constaté la présence d’os humains dans une fosse, raconte Yves Desfossés, conservateur régional de l’archéologie. Ils m’ont téléphoné pour que je vienne voir sur place. Il voulait savoir si ces ossements avaient moins de trente ans. » Le spécialiste les a rassurés immédiatement.« Ces ossements datent de la période gauloise, affirme Yves Desfossés. Ils remontent à trois cents ans avant Jésus Christ. » Une datation rendue possible grâce aux vases qui se trouvaient à côté des ossements.
En attente d’expertise
La question est de savoir comment des restes aussi anciens ont ainsi pu refaire surface. « De temps en temps, des agriculteurs viennent prendre de la craie dans cette espèce de petite carrière, précise l’archéologue. À force, le fond de la fosse a été révélé, c’est ce qui a fait que ces restes sont apparus. » Mardi dernier, des fouilles ont été entreprises pour déterminer la nature de la sépulture.« Elle a été coupée en deux, raconte-t-il. On a bien vu qu’il y avait un fémur, un tibia et sur un os de bras gauche, on a retrouvé un bracelet en bronze. Ce sont des offrandes qui accompagnaient les défunts. Il devait y avoir deux individus car nous avons retrouvé des fragments de maxillaires différents. »
Une découverte fortuite qui rappelle que la présence gauloise était importante dans la région. « La plaine crayeuse compte de nombreux endroits où l’on retrouve ce genre d’ossements, souligne encore Yves Desfossés. Gizaucourt est maintenant un point de plus sur notre carte où l’on répertorie les découvertes de ce genre. »
Les restes ont été transférés au conservatoire de l’archéologie de Châlons-en-Champagne. « On va faire expertiser les ossements pour voir s’ils peuvent parler un peu plus, conclut le spécialiste. Ils seront envoyés au Centre national de recherches scientifiques (CNRS) de Marseille. L’étude sera rapide, mais vous comprenez bien qu’il y a d’autres priorités. »
Stephen Thiebault